/fdata%2F3243688%2F%2Favatar-user-2552974-tmpphp2M7VVj.gif){kind=avatar}
Les pilotes en tête du Championnat se plaignent souvent de leur position désavantageuse sur les rallyes. Cette situation pourrait bientôt évoluer car la FIA réfléchit à une séance de qualifications pour permettre aux pilotes les plus performants de choisir leur place au départ de l’épreuve.
Michèle Mouton, manager du WRC à la FIA, confirme l’intérêt de la Fédération. « Nous devons étudier cela minutieusement avant de présenter des propositions », commente Michèle Mouton sur Motorsport News. « Nous aurons besoin de l’accord de tout le monde et certaines personnes ne sont pas favorables à cette idée. »
Si la stratégie fait partie du sport, les dérives qu’elle entraîne posent un réel problème en championnat du monde des rallyes. Les deux dernières manches, disputées sur terre, ont une nouvelle fois mis en exergue les manœuvres peu fair-play que les équipes peuvent réaliser en exploitant les failles du règlement.
Le nerf du problème réside dans le fait que l’ordre de départ d’une étape est établi en fonction du classement de l’étape précédente, à l’exception du 1er jour de course dont l’ordre de départ dépend du championnat. Dès que la course impose un sol recouvert d’une couche de terre volante ou de gravette, et donc un désavantage pour le premier pilote à passer, les fins de journée voient les concurrents ralentir en calculant intelligemment le temps qu’ils doivent perdre : le but est de céder une voire plusieurs positions au classement sans perdre trop de temps, afin de confier aux rivaux la tâche de nettoyer le sol.
Alors que les ralentissements observés en fin d’étape sont désormais une tactique habituelle qui ne soulève plus les critiques, le Rallye de Jordanie est allé au-delà et s’est conclu dans une polémique grandissante : Citroën et Ford ont en effet exploité les pénalités prévues par le règlement pour « sacrifier » Sébastien Ogier et Mikko Hirvonen et leur imposer le balayage de la route, ceci afin de favoriser Sébastien Loeb et Jari-Matti Latvala . Pour le vainqueur de l’épreuve, c’en est trop : il est temps de reparler de sport et de pilotage ! « Nous devons trouver une solution car nous parlons trop de tactiques. Je sais qu’elles font partie du jeu, mais elles deviennent trop importantes et ça n’est pas juste, » estime Loeb, ferveur opposant au système actuel qui voit le leader de la course ouvrir la route.
Si certains pensent que les stratégies vont à l’encontre du sport, Malcolm Wilson estime pour sa part qu’elles ont le mérite de maintenir le suspense, contrairement à l’inversion du top 15 qui était opérée par le passé : « Nous pourrions revenir à l’ancien système, mais on connaîtrait alors le vainqueur à la fin de la 1ère journée. Ca n’est pas mieux ! »
D’autres solutions existent pourtant, à commencer par celle d’un ouvreur qui préparerait mieux la route qu'aujourd'hui avant le passage des concurrents. L’autre option également évoquée, et proposée notamment par Loeb, est celle d’une séance deQualifications qui serait disputée en lieu et place du Shakedown.« Nous devrions tous disputer 4 passages dans l’ordre du championnat. Les 3 premiers tours serviraient à nettoyer la route, puis nous établirions des temps sur le 4ème passage : le pilote le plus rapide pourrait choisir sa position pour la 1ère journée. Ensuite, le leader de chaque journée pourrait choisir sa position pour le jour suivant. Ca serait juste pour tout le monde, nous partirions à chances égales pour la victoire. D’un point de vue sportif, ça serait juste, » explique Loeb. Un système proche de celui-ci sera d’ailleurs testé cette saison au Rallye de Finlande : les 10 premiers pilotes classés lors d’une Super Spéciale disputée le jeudi soir pourront choisir leur position de départ pour la 1ère étape de la course !
Si la solution à adopter n’est pas encore définie, force est de constater que cette saison ne pourra décemment pas se poursuivre par le sacrifice de concurrents qui n’auront que 2 jours pour faire leurs preuves avant de se mettre corps et âme au service du leader de leur constructeur. Espérons que Jean Todt, présent en Jordanie, se convaincra de l’urgence des modifications à apporter au règlement.
